Page 52 - Heidi's MIX - Flipbook
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L’expérience du territoire
L’amour à la française
« Il fallait fédérer, rassembler, mettre en avant les valeurs à ceux qui aiment nos produits et la place de l’émotion
de l’agroalimentaire français de manière à créer du dans les repas français.
dynamisme, de la différence et du consensus pour créer « On a fait un tabac en interne » se souvient Anaïs.
de l’appropriation » précise Jocelyne. Oui, mais de
quelles valeurs parle-t-on ? « D’abord de plaisir, de « Chacun y a vu ce qu’il avait envie d’y voir et chacun se
diversité, d’authenticité, de qualité au sens industriel du l’est approprié à l’aune de ses propres priorités ». Cette
terme, et d’expertise » précise Anaïs. En fait il s’agissait partie là était donc gagnée. « Et ça continue » complète
de faire le lien entre « savoir-faire » et « art de vivre à la Jocelyne. Cette adhésion interne, indispensable, est
française » tout en atténuant une image de « complexité, soutenue par un vrai succès sur tous les salons du monde
de sophistication et d’arrogance susceptible de créer de depuis maintenant trois ans. Il faut dire que le travail
la distance » complète Jocelyne. On est donc quelque graphique porte la simplicité et la force des mots avec
part entre les codes du luxe comme « le geste », les codes justesse et précision. Une « France » très identifiable, en
sociologiques qui nous sont propres comme « le repas, typo bâton qui rappelle celle, intemporelle, du magazine
la table familiale », l’engagement qualitatif, « le goût », ELLE, accompagnée d’une graisse épaisse, bien assise et
et la fiabilité du « savoir-faire », au sens de la sécurité rassurante. Et un « love » aérien, léger, délicat, subtil…
alimentaire. Une équation somme toute bien posée et comme peuvent l’être les produits de nos filières. Le
une résolution évidente avec le « Made in France, Made tout sur fond de pattern à la Vuitton, avec des couteaux
with love » proposé par Heidi. Le Made in France, c’est le et fourchettes croisés en filigrane. Fin du premier acte :
« savoir-faire » et l’exigence des filières françaises. Quant le socle sémiologique est costaud. Les choses sont bien
au « love » il porte la passion du métier, une déclaration posées, maitrisées. Reste alors à les faire vivre.
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